Une équipe de chercheurs veut limiter les rejets de greffe

Crédit photo : interpharma

Anticiper les rejets

Article de Sara Käch avec les propos du Professeur Claudia Lengerke, Bâle, paru dans Newsroom Interpharma, mars 2017

Le point central à la réussite d’une transplantation est que l’organe donné ne soit pas rejeté. Un projet de recherche avec une participation de Bâle travaille sur un nouvel outil diagnostic, qui pourrait aider à la limiter les réactions de rejet dans le futur.
Le projet « TRIDIAG – nouveaux outils diagnostiques en transplantation » réunit des chercheurs de Bâle, Fribourg, Heidelberg, Mayence et Strasbourg. Leur but commun : limiter les rejets de greffes de reins ou de cellules souches hématopoiétiques afin d’augmenter l’espérance de vie des patients concernés. Des marqueurs génétiques bien précis doivent correspondre entre le donneur et le receveur afin que l’organe transplanté ne soit pas rejeté ou que le les cellules transplantées ne considèrent pas le receveur comme étranger (réaction du greffon contre hôte – GHV).
Ces dernières années, des scientifiques ont découvert une protéine, nommée MICA, qui a une grande responsabilité dans la réaction de rejet : si le donneur et le receveur ont la même variante de cette protéine MICA, les phénomènes de rejet sont de 20% moindres que si la variante est différente entre le donneur et le receveur.

Degré de rejet

Pourquoi MICA a tellement d’importance dans la réussite d’une transplantation ? « MICA appartient au groupe des protéines CMH (Complexe Majeur d’histocompatibilité). Grâce à ce groupe de protéines, les cellules immunitaires peuvent reconnaître des structures étrangères dans les cellules humaines et les éliminer. Ces structures étrangères sont causées par des infections ou des dégénérescences mais aussi par une greffe d’organe lorsque le donneur et le receveur sont trop différents. L’expression de CMH (et donc de MICA) dans les cellules du donneur par rapport à celles du receveur indique donc d’une manière significative le degré possible de rejet. » Explicite Claudia Lengerke, enseignant-chercheur en hématologie et cellules souches à l’Université de Bâle et médecin en chef à l’Hôpital universitaire de Bâle.

Meilleures pronostics

Il s’agit désormais de déterminer à quel point les variations de MICA entre le donneur et le receveur et les anticorps anti-MICA dans leur sang peuvent permettre de prévoir de manière fiable les chances de réussite des transplantations. C’est un des buts principaux de cette coopération. « À Bâle, notre projet se concentre sur l’analyse des patients qui reçoivent des cellules souches du sang » dit Claudia Lengerke. « Nous recherchons la pertinence pronostique des anticorps anti-MICA dans le sérum et des différences génétiques dans les molécules MICA. Ce qui nous intéresse, c’est de savoir comment de telles différences influent sur le rejet futur de greffe ou sur la réaction du greffon contre hôte – GHV. »
La chercheuse bâloise met l’accent sur le fait que MICA n’est pas la seule protéine qui influe sur le rejet. Par ailleurs, il n’y a pas toujours un donneur disponible parfaitement compatible pour chaque personne qui a besoin d’une greffe, « Nous espérons que les résultats de ce projet permettront de limiter le degré de rejet et la réaction du greffon contre hôte – GHV pour une partie des patients au moins et contribueront à l’amélioration de leur taux de survie. »

Article original : http://newsroom.interpharma.ch/2017-03-08-abstossung-voraussehen